La compagnie aérienne Céleste financée à 60% par des aides publiques s’apprête à ouvrir une nouvelle liaison aérienne Brest-Orly, avec l’assentiment du ministre des transports Clément Beaune.
A quoi se joue le feu vert de l’Etat pour l’ouverture d’une nouvelle liaison aérienne intérieure en 2023 ? A 45 minutes de trajet. Interpellé par Médiapart au sujet de ce projet incompatible avec les objectifs de décarbonation de la France, Clément Beaune se borne à rappeler que seuls les vols pour lesquels il existe une alternative en train de moins de 2h30 sont interdits. Circulez rien à voir ? Or depuis 2017 il est possible avec la SNCF de faire le trajet Brest-Paris en 3h15 pour le trajet optimal. D’après la Cour des comptes en prenant en compte le temps d’attente, le train est même parfois gagnant face à l’aérien avec 7 minutes d’avance, ou arrive seulement 23 minutes après. Sur le plan du bilan carbone, les deux options sont pourtant tout bonnement incomparables: pour ce voyage un breton émettra 1,9 kg de CO2 par le rail, contre 60x plus pour l’avion (120kg de CO2).
La compagnie Céleste argue que pour les voyages d’affaires, l’avion est la seule option permettant de faire l’aller-retour dans la journée, les élu.e.s écologistes dénoncent cette vision passéiste des déplacements professionnels. Air France vient d’annoncer la fin de ses liaisons avec l’aéroport d’Orly car le nombre de voyageurs faisant un aller-retour dans la journée a baissé de 60%. De très nombreuses entreprises permettent aujourd’hui le télétravail, ont recours aux visioconférences, et demandent à leurs salariés de privilégier le train. Des mesures qui impliquent des économies, un gain de temps, et moins d’émissions de CO2.
Ce n’est pas à la collectivité et aux contribuables de payer pour ceux qui veulent conserver des pratiques d’un autre temps, et qui représentent une minorité. De plus, une compagnie assure déjà la liaison Brest-Orly, pourquoi en financer une autre avec de l’argent public ?