A l’appel de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, les actions se multiplient dans le pays pour protester notamment contre les normes environnementales encadrant la production agricole. L’écologie devient alors le bouc-émissaire idéal, mais il ne faudrait pas se tromper d’adversaire : s’attaquer aux écologistes ne réglera ni le réchauffement climatique, ni la concurrence déloyale étrangère.
Dans le concert de critiques contre l’Union Européenne, un argument est insuffisamment mis en avant par la FNSEA pour dénoncer l’avenir funeste promis aux agriculteurs. Le 27 novembre dernier, l’Union Européenne ratifiait un nouvel accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande. A partir du printemps prochain, cet accord avec le pays considéré comme “la laiterie du monde”, ne pourra qu’aggraver la situation de l’agriculture française. Comme l’a dénoncé la députée écologiste Marie Pochon, l’agneau importé représentera l’équivalent de la moitié de la production française, à des prix cassés : 10 euros le kilo d’agneau néo-zélandais, contre 23 euros le kilo d’agneau français. Alors nous posons la question, qui sont vraiment les ennemis des agriculteurs ? Celles et ceux qui favorisent la concurrence déloyale via des accords de libre-échange, au profit de la grande distribution et de l’agro-alimentaire, sur le dos de nos paysannes et de nos paysans.
Ce n’est pas un hasard si le mouvement de colère des agriculteurs est parti du Sud-Ouest de la France, qui est aux avant-postes du réchauffement climatique, et de ses conséquences néfastes sur l’agriculture : vagues de chaleur, sécheresses, salinisation des terres, réduction des réserves en eau, et inondations. Les arboriculteurs des Pyrénées-Orientales le savent bien, le réchauffement climatique est bien la menace existentielle la plus grave qui pèse sur leur activité.